dimanche 5 octobre 2008
Résumé des épisodes précédents
samedi 28 juin 2008
De l'art de disparaître et une quelconque madeleine de Proust.
Disparaître aussi du classement, le classement tant convoité depuis octobre, pour être allocataire de recherche, vivre d'études et d'eau fraîche. Et se retrouver dans les très bons, mais pas les meilleurs. Abandonner son projet professionnel plan A, et se retrouver face à l'angoisse de l'entrée en grand cabinet, plan B.
Nombreuses sont donc les raisons de cette absence, que j'ose estimer justifiée.
Quelques regards distraits et discrets ont tout de même été lancés vers vous, vos blogs, vos recettes. Et un grand merci pour les encouragements de certaines ;)
Continuer le blog sérieusement se révélera plutôt ardu en ces temps de grandes vacances (les premières en quatre ans) : dès mardi, grand Sud, dès dimanche Barcelone, tout le mois d'août en ritalie... septembre à Marrakech... un vrai ministre, j'vous jure.
Mais un programme haut en couleur de cuisine locale à Barcelone et de découverte de ma si chère région italienne se devront de faire l'objet de quelques lignes de blabla.
Alors n'ayez crainte!
Quant à la recette du jour, rien de bien foufou, un petit risotto comme on les aime, avec les stars du marché ces dernières semaines (qui sont d'ailleurs vraiment sur leur fin, voire ont complètement disparu désormais) : les asperges sauvages.
Dans mon village madeleine-de-proustien, elles poussent dans la nature, et le risotto est une religion.
Alors comment passer à côté en pleine période de disette (comprendre d'examens) où chaque petite gâterie culinaire transforme une journée morose et absolument identique à la précédente en une journée "ah enfin quelque chose à raconter"?
S'arrêter au marché de Grenelle, prendre un bouquet d'asperges sauvages, appeler la Nonna immédiatement, s'accorder sur la recette traditionnelle, y apporter certaines modifications, consensuelles, donc garnies d'haussement de tons et de "mais oh, c'est qui le chef cuisinier?"..
Fermer un instant ces livres, qu'au fond on aurait pu même ne pas lire, vu la relative malchance au jeu de la "mauvaise pioche", et s'attabler, devant un bon Jim Jarmush.
Et là tout va pour le mieux!
Je regrette mon retard considérable (rapport à la saison des asperges), mais qui sait, cette recette sera peut être dans votre liste "à faire" de la prochaine saison!
- 120 grammes de riz Arborio, Carnaroli ou Vialone Nano,
- une petite boîte de petits pois (ouh pas bien, des petits pois en boîte... mais que voulez-vous, re-situez vous dans ma période d'exams!).
- une botte d'asperges sauvages
- une c. à c. de sucre
- un verre de vin blanc
- un oignon émincé
- 1/2 c. à s. d'huile d'olive
- de l'eau bouillante (je ne mets jamais de bouillon artificiel, s'il n'y a pas de bouillon tout fait maison - tout bon, je préfère l'eau toute simple!).
Faire bouillir de l'eau dans une petite casserolle à part, la saler au gros sel. Faire chauffer une noix de beurre et l'huile d'olive dans une casserole à feu moyen. Y faire dorer l'oignon émincé, ajouter le riz à sec. Faire "toaster": les grains de riz doivent devenir translucides. Mouiller une première fois avec le vin blanc. Laisser évaporer. Répéter l'opération. Verser une première louche d'eau bouillante. Ajouter les petits pois. Procéder toujours de la même manière: laisser évaporer la louche d'eau avant d'en ajouter une autre.
Dans une casserolle encore à part faire blanchir les asperges sauvages préalablement débarassées de leurs tiges. Une fois blanchies (elles s'amolissent et la couleur est fixée) les passer sous l'eau froide, un instant à peine. Les faire ensuite dorer dans une noix de beurre dans la casserolle où elles ont blanchi. Ajouter une c. à c. de sucre en poudre, et laisser dorer à feu moyen-doux une cinquaine de minutes.
A la fin de la cuisson du riz (compter 18 minutes), ajouter les asperges dorées, la noix de beurre restante, un peu de poivre selon les goûts et les couleurs, éventuellement un brin de parmesan. Votre interlocutrice préférait garder intacte la saveur des éléments de base, et surtout des asperges-madeleines de proust, elle a ainsi opté pour une version épurée de ce risotto!
Déguster ce splendide mélange doux et subtil, et donnez m'en des nouvelles!
Et si c'est un goût amer qu'il me reste de cet échec thésard, je pense qu'un brin de relativisme jouera le rôle de la cuillère de sucre dans mon risotto.. :)
jeudi 8 mai 2008
Trilogie Rhubarbienne.
Ou l'apologie de la Rhubarbe, ou Rhubarbe à tout-va, ou Rhubarbera bien qui Rhubarbera le dernier... Oh que oui je suis en forme question titre, c'est qu'un mémoire c'est toute une gymnastique de l'esprit (et parfois des bras, vu les immenses tomes qu'il faut transporter, mais rassurez-vous là dessus, pour le moral je transporte aussi pas mal de tome de savoie... :D)
Ces trois petites tartes, préparées il y a quelques semaines déjà, ont été copieusement dégustées au Luco, petite madeleine de proust de la vie universitaire à prévoir quand à ces heures là je serai dans un cruel bureau, enfermée comme jamais entre deux codes de procédure.
Les nouvelles du front? La conclusion du mémoire, un premier jet well done, une furieuse envie de continuer à écrire, pour de vrai, une thèse, une vraie, un doctorat, l'utopie bien agrémentée de moments de doute, de stress, de haine, de regrets, d'auto-dépréciation. Alors on croise les doigts pour les résultats du second semestre, la personne concernée devant arriver dans les 2 premiers au classement.
Et l'angoisse du vide. Sans thèse, certes, je serai "vouée à un plus bel avenir", fric'ment-parlant, Mais qu'est-ce que je me sentirai en manque, privée de la plus belle chose qu'il m'ait été donné de connaître dans toute mon expérience scolaro-éducationnelle: écrire!
Voilà. Vous y croyez là? Je joue parfaitement la fille obsédée par le côté professionnel de sa vie quotidienne du moment. Toutefois, (oh oui il y a un sacré toutefois!) j'ai bien d'autres préoccupations printanières m'éloignant quelque peu du blog (j'ai quasiment oublié comment on faisait...) préoccupations vitales, comme "hey mais qui va gagner la Nouvelle Star??" "Ah non, je ne peux pas sortir ce soir, on est mercredi, c'est Nouvelle Star le mercredi (merci à la coupe de l'UEFA d'ailleurs, de m'avoir retardé ce moment magique à ce soir même) et préoccupations accessoires comme "ah mais en fait non, tu t'es complètement créée douze mille films de la Nouvelle Vague parce qu'il n'était absolument pas question de retour ou de recommencement, juste un petit retour à la case "f**k, oups, toujours pas finie cette histoire!"
Bon et puis la rhubarbe dans tout ça?
Alors drôlerie de ces recettes? Ce sont les trois seules recettes que j'ai faites et que j'ai jamais goûtées avec ce légume-fruit bizarre!
Puisque le ridicule ne tue pas, je me permets de vous glisser une terrible anecdote:
Mademoiselle Claire n'ayant toujours pas cuisiné de rhubarbe l'an dernier à la même heure, se trouva par hasard au marché avec un ami, et s'esclama, naïve comme une Ariane d'Auble, "hey regarde! du celeri rose!!".
Je ne vous cache pas qu'elle fut la risée de la bande pendant des mois durant. Surtout que la gaffe venait d'une soit-disant passionnée de cuisine..
N'étant pas du genre à me laisser démonter, et pratiquant l'art de l'auto-dérision avec une certaine maîtrise - quand on cohabite avec un grand boulet - en son for intérieur on n'a pas le choix...! j'ai tenté de dompter ce "céleri rose" en m'inspirant de diverses recettes...
Alors les deux premières sont issues de deux blogs ô bien connus de tous, en chopant à gauche: la tarte à la rhubarbe de Cooky Monster et à droite la fabuleuse tarte à la rhubarbe de Cuisine Campagne, juste ici. Et pour finir la british version (eh oui dans des moments propices à la dose létale de Hugh Grant, il faut bien assortir ses menus visuels et gustatifs!): la tarte à la rhubarbe meringuée de Rose Bakery's.
Le verdict a quasiment été unanime, une majorité écrasante pour celle de Cuisine Campagne, un grand kiff pour Rose Bakery's et un moyen kiff pour Cooky Monster, nuancé par l'amour que j'ai voué à cette tarte, à sa mignonnerie et à son parfum subtile, sa texture crumbeulo-old school en quelque sorte!
Allons dans le sens de la démocratie (pas comme un certain schtroumpf) et présentons le candidat favori:
Seule différence, j'ai acheté une pâte toute prête, (eh oui c'est moi-même, la follasse de pizza, qui n'en fait que chez la Nonna, avant de les rappatrier at home, déjà abaissées)! Je n'ai PAS DE ROULEAU À PATISSERIE!!! Je pense que j'ai oublié 34 fois d'en acheter un! Si une bonne âme se dévouait pour m'écrire un commentaire quasi méchant, (lâchez vous) sur cette fâcheuse étourderie, je lui serai précieusement reconnaissante!
Donc une pâte du commerce pour les nullasses, as me (m'enfin j'ai fini d'écrire mon mémoire, gnagnagna!), sablée me semble-t-il.
"600 g de rhubarbe - 3 oeufs - 150 g de crème fraîche - 150 g de sucre - 50 g de poudre d'amandes.
2- Lavez, épluchez et coupez la rhubarbe en tronçons d'un centimètre.
3- Dans une jatte, battez les oeufs et le sucre. Ajoutez ensuite la crème fraîche et la poudre d'amandes.
4- Sortez la pâte du réfrigérateur, étalez-la sur un plan de travail fariné, pliez-la en 4. Abaissez sur un moule à tarte beurré et fariné. Piquez avec une fourchette.
5- Disposez la rhubarbe au fond du moule et versez la préparation dessus. Si des morceaux de rhubarbe dépassent, laissez-les !
6- Enfournez pendant 1 heure à 190°C".
La crème fraîche, du fromager, est une luxure gastronomique à ne vraiment pas contourner, pour une fois, seulement, en mini-tartes comme moi, comme ça aucun regret, aucune tristesse, rien!
Mmmh goûtez cette volupté en barre, et vite avant que ce ne soit plus la saison!!
Bon il faut dire que vous avez là une fan assidue de la tarte au citron meringuée, découverte il y a plus de deux ans (époque bénie eu égard à un certain goût de paradis), dans mon jeu préféré: "Hey (insérer le nom d'un ami) c'est quoi ton dessert préféré?" Et hop, réalisé pr l'occasion, à un VRAI connaisseur!
Mmmh la finesse et la douceur de la meringue contrastant avec volupté la magique acidité du citron m'émoustillent au plus haut point depuis lors, à tel point qu'il me semblait impossible de retrouver cette sensation avec d'autres ingrédients....
Nan mais quelle inculture, le céleri rose est totalement PARFAIT!!!!!!!!!
La même sensation, le même bonheur!
Allez-y, essayez la sans plus attendre:
The Recipe: pour des petites tartelettes.
Euh.. toujours pas de rouleau à pâtisserie, donc une pâte déjà prête...
- 5 à 6 tiges de rhubarbe découpées en tronçons de 6 cm
- 200 grammes de sucre en poudre
- le zeste râpé d'une orange
- 6 blancs d'oeufs
350 gr de sucre en poudre
1 c à c d'extrait naturel de vanille
(+ 1 c à c de vinaigre de vin rouge ou blanc et 1 c à c de crème de tartre, pas mises chez moi pour pénurie + flegme.. symptômes certain d'un Hugh Grant approchant à grands pas).
Préchauffer le four à 180°C. Enfourner les fonds de tartelettes 5 minutes pour les dorer, puis les retirer. (Laisser le four allumé).
Répartir la rhubarbe, le sucre et le zeste d'orange dans un plat à gratin, couvrir de papier aluminium et enfourner 20 minutes environ (40 pour mon four vraissemblablement atteint de la même maladie!), et jusqu'à ce que la rhubarbe soit cuite et que du sirop se soit formé.
Hors du feu, bien mélanger en écrasant à la fourchette. Laissez refroidir.
Préparer la meringue: monter les blancs en neige ferme, puis incorporer le sucre doucement et petit à petit. Continuer à battre la préparation jusqu'à ce qu'elle prenne une consistance épaisse et brillante. Ajouter l'extrait de vanille, le vinaigre et la crème de tarte (éventuellement). Bien mélanger.
Remplir les fonds de tartelettes de garniture à la rhubarbe puis les napper de meringue à l'aide d'une poche à douille ou d'une cuillère.
Enfourner 20 à 25 minutes, le temps que la meringue commence à dorer et soit légèrement craquante.
Whouhouhou.... merveilleux! Pr la petite histoire j'ai foiré le côté "napper avec la poche à douille", j'avais mis la douille à macaron, et pas la jolie à meringue.
"but who cares, me répondit Rose Bakery, it tastes so good"!
Allez, fidèle à ma flegmitude, je vous copie-colle sa recette, trouvée ici:
500g. de rhubarbe
50g. de sucre blond de canne + 6 cs
1 gousse de vanille
80g. de poudre d'amandes
sucre glace (optionnel)
Pelez la rhubarbe et coupez-la en bâtonnets mesurant environ 6 cm. Mettez-la dans une passoire, placée au dessus d'un bol et saupoudrez avec les 50g. de sucre blond de canne. Laissez dégorger environ 1h en retournant les morceaux de temps en temps.
Coupez la pâte en 4 rectangles de taille identique. Mettez-les sur une plaque de cuisson et piquez la pâte à l'aide d'une fourchette, en laissant 1cm de bordure. Recouvrez de papier film et placez au frigo pendant 30 minutes.
Dans un bol, mélangez la poudre d'amandes, les 4 cs de sucre blond et les graines de vanille que vous émiettez du bout des doigts.
Dans la recette originale, on ajoute 5 cm de racine de gingembre mais je n'en avais pas sous la main et très franchement je n'en aurai pas mis de tout façon. J'adore le gingembre en petites doses dans mes plats asiatiques mais là ça me disait pas trop...
Préchauffez le four à 190° (four à air chaud - four traditionnel à 210°).
Sortez la pâte du frigo et étalez la préparation sur les tartes, en faisant attention de garder la bordure intacte. Mettez les bâtonnets de rhubarbe dessus et saupoudrez avec 1 cc de sucre sur chacune d'elles.
Enfournez 20mn. Sortez du four et saupoudrez de sucre glace (ou pas) avant de servir".
Verdict? Très très originale, aspect crumbeulo-charmant, le mélange sucre de canne et amande étant tout de même une TUERIE!! Toutefois le mariage avec la pâte feuilletée est loin d'être parfait dans mon cas, et je me demande si une version revisitée "crumble" pr aller droit à l'essentiel ne serait pas bénéfique!
Bref, merci à ces deux blogs et à Rose Bakery qui m'ont définitivement converties à la Rhubarbe.
Pour le moment, mon expérience Rhubarbienne s'arrêtait au bar situé dans le 5è, juste à côté du Piano Vache..
Alors j'avais un sacré train de retard!
Tout comme sur le blog, alors pardonnez cette attitude volageo-infidèle, mais je bosse malgré les apparences, et je passe le plus clair de mon temps à me prendre la tête sur toutes les choses possibles et imaginables, et ce n'est certainement pas passager! N'en avez-vous pas marre aussi de cette scandaleuse expression "arrête de te prendre la tête"? Je réponds souvent que si j'arrêtais je ne comprendrai plus trop ce qui me distingue de l'animal.. :D
Plaidoyer pro-prise de tête contructive - + forcer un peu le destin : si on fait passer les 5 prochaines années très vites?
Je sens qu'il y en a une qui va vider un pot Häagen D**z....
lundi 28 avril 2008
Viens voir ce que je t'ai concocté, mon lapin!
Ouhaou.. je vous vois venir d'ici.. "elle déserte pendant 2-3 semaines et revient avec le titre le plus pourri de la terre"... Alors d'une part je vous ferai constater que j'adore me faire désirer :D.
D'autre part que je suis en pleine concoction d'un mémoire assez balaise sur "les dérives des compétences dérivées", oui, of course, j'ai choisi le titre :).. La bibliothèque non-stop de 10H à 20H40 (fermeture des portes..) n'aidant pas, je deviens peu à peu totalement tarrée, et je ne réponds plus de rien! Par ailleurs estimez-vous bien heureux avec un tel titre, puisque je vous garantis que ceux de mes sous-sous-sous-parties n'ont rien à lui envier... bien au contraire...
Allez je ne résiste pas: "Art X ou la valve de sécurité anti-exorbitance?", ou bien mieux encore "les quasi-obsolètes articles X et Y, paradigmes de la contestable extension de..."
Oui, bien entendu, tout ça pour brouiller les pistes de mon correcteur...
En bref je me dois de vous prévenir que d'ici peu je serai célèbre, non pas que mon mémoire soit un trésor de rhétorique juridique - encore que..- mais surtout, surtout, parce que je vais remporter le concours du "insérer le plus de locutions latines désuètes en le moins de pages", concours internationalement reconnu de tous les pédants du world wide web!
Voilà, celle qui n'était qu'une narratrice pour vous sera peut-être la future championne du lege ferenda deux ex machina ab substantiam! Autant dire Supercalifragilisti...
Peut-être ai-je simplement envie de mettre deux-trois formules magiques dans cette question qui me passionne, et ce pour de vrai, "juré-craché".
Je dois avoir pas mal de recettes in da pocket, qui attendent bien patiemment de vous être livrées d'ici les jours-à-venir (comprendre "mois" :D).
Celle-ci? Chipée sur mon autre amoureux (pas le mortel gâteau poire-chocolat, qui me fait faux-bond ces derniers temps.. alors j'essaye de le fuire, pour que s'applique une autre locution latine...!): le magazine Saveurs. Qui l'a lui même chipée à Emmanuel Renault dans son op. cit (oups réflexe de rédaction.. :D) "Un rôti pour dimanche".
And what did I choose?
The rabbit's saltimboccas!!
Mmmh petite merveille rôtie, des râbles de lapin farcis à la roquette et à la ricotta.. What else?
Et voilà... un vilain jeu de mot se profile "arrête donc de râ(b)ler mon lapin!"
..Excuses générales..
Reprenons:
What do you need for these saltimboccas for 4 real "gourmets"?
- 2 gros râbles de lapin désossés et coupés en deux (précisez au Volailler de les désosser, parce que ce n'est pas forcément normal!), conserver leurs 4 rognons.
- 100 grammes de roquette (j'en ai mis moins, et il me restait de la farce... c'est pour dire!)
- 2 gousses d'ail (dégermées pour les chochottes!)
- 2 échalottes
- 4 branches de thym frais (et là, je sens le parfum, pas vous?)
- 30 grammes de pain rassis aux graines du genre "pain des prés" si vous avez la même boulanguère que moi-même.
- 100 grammes de ricotta
- 4 tranches de jambon cru (Parme pour ma part, on ne se refait pas)
- 4 branches de romarin, à défaut, comme en l'espèce (pfouahha) 4 petits cure-dents. Avouez le romantisme y est quand-même, on se croirait au camping!
- 2 feuilles de laurier
- 15 cl de vin blanc
- huile d'olive
- sel et poivre du moulin
La liste est longue mais la recette est très facile les lapinous. N'ayez crainte.
Lavez la roquette et essorez-la, puis hachez la au robot (ou avec les mains et la "demie-lune" comme myself) avec l'ail dégermé, les échalotes, le thym et le pain. Ajoutez la ricotta, salez, poivrez et mélangez à la spatule.
Allumer le four à 210° (therm. 7). Incisez les râbles dans l'épaisseur sans les trancher complètement, de façon à pouvoir les ouvrir comme une thèse, euh un livre (réflexe conditionné). Déposez un rognon coupé en deux sur chaque morceau de lapin, puis un quart de la farce. Roulez la viande, puis enroulez chaque portion d'une tranche de jambon et fermez à l'aide d'un cure dent ou de la guère plus romantique branche de romarin.
Déposez le laurier au fond d'un plat à four, mettez-y "vos merveilles" (Emmanuel, tu parles comme moi, je t'aime!), versez le vin, arrosez la viande d'un bon filet d'huile d'olive et poivrez.
Faites cuire 20 minutes, puis mettez le four en position grill et poursuivez la cuisson pendant 5 mn. Servez avec des châtaignes ou des tagliatelles fraîches au parmesan, ou d'une purée de panais à la crème (j'aurai opté pour cette dernière, mais bon, light is light, delight is delight...).
Faites moins de farce: il m'en est resté pas mal... mais j'ai trouvé une bonne petite solution sympa: les tomates-farcies-à-la-farce-à-râble-à-lapin!
Pas mal, nan?
La recette est vraiment très complexe... découper la tête de la tomate (sans prêter attention à ses lamentations), la vider de son contenu, réserver la pulpe pour une éventuelle petite sauce, ou encore mieux, réserver la pulpe pour la mélanger à une c. à s. de farce, et en faire la sauce de votre salade de pâtes, à peine mélangée dans une casserole chaude!
Remplir les tomates de farce, fermer avec leur petit chapeau, popop, four à 180°C, généreux filet d'huile d'olive, fleur de sel, et 30 minutes plus tard ce n'est que du bonheur.
Oh que oui je suis fatiguée! :D
vendredi 11 avril 2008
Et ils se marièrent heureux... chronique d'un coup de foudre
Et je vous vois venir... "elle est tombée amoureuse, elle a délaissé tout le reste, blog-buissonnier, même pas un petit coucou par-ci, par-là... je n'ose même pas imaginer l'avancement de ses études.."
Eh bien je ne suis pas loin de vous dire "OUI"!
Chabadabada, chabadabada..
J'assume le côté cucul au possible, puisque c'est tout de même pas tous les jours que ce genre de rencontre se fait! L'alchimie!
Je suis sacrément obnubilée, je ne pense plus qu'à lui, qu'à sa douceur et sa force..
Vous vous doutez bien que je ne pouvais me retenir plus longtemps de vous présenter le gâteau poire-chocolat de ma vie!
Pour ce qui est du véritable vrai prince charmant, je ne suis surtout pas pressée, surtout depuis
que j'ai compris que celui qui me semblait avoir cette place ultra-réservée (du genre "si tu prends ma place, prends aussi mon handicap - euh?!) n'était qu'un imposteur, un "peut-mieux-faire"! Une nouvelle saison de How I met your Mother, svp et vite!
Ahhh mon amoureux en chocolat et poire... Je vous dois certainement quelques explications...
Tombée raide dingue des poires belle-hélène depuis mes 1 mètres 20, je n'ai jamais été ensuite parfaitement comblée par les mariages poire-chocolat des années suivantes..
Jusqu'à ce que... le mentor à son paroxysme : Il Cavoletto di Bruxelles ne mette en ligne ceci..
Comment résister en voyant cette luxure-en-barre?
Décidément, il fallait que j'essaye..
Et quelle n'a pas été ma surprise!!! La texture la plus - (ceux qui me connaissent bien savent très bien quel adjectif pas trop correct j'étais sur le point d'écrire!) merveilleuse du monde magique où les poires tombent amoureuses des carrés de chocolat fondus.
Que vous dire de plus? Si ce n'est qu'on file un parfait amour, délicieusement exagéré!
Ah oui! La recette (légèrement modifiée) bien sûr! (Bien que je sois un brin jalouse de vous la livrer)!
Ingrédients:
Pour les poires à la vanille
4 poires
une gousse de vanille
1 litre d'eau
400 gr de sucre
200 gr de farine
125 gr de beurre
75 gr de sucre glace
25 gr de noisettes réduites en poudre (après les avoir grillées à sec dans une poêle).
1 oeuf
1 c.s de cacao amer
1 pincée de sel
Pour "farce" au chocolat:
225 gr de Chocolat dessert à 55% de cacao
150 gr de beurre fondu
75 gr de sucre
1 oeuf
3 jaunes
Peler les poires en les laissant entières. Faire chauffer l'eau avec le sucre, ajouter la vanille (les graines grattées avec le couteau et puis la gousse entière) et porter à ébullition. Ajouter les poires entières, et les faire cuire une 25aine de minutes. Eteindre et laisser refroidir les poires dans leur fabuleux sirop. On pourra garder le sirop pour d'éventuels monstrueuses petites charlottes aux poires et au chocolat.. (Cavoletto dit qu'elle ne sait pas encore ce qu'elle en fera, mais dès qu'elle le dit, je vous tiendrai au courant!!).
Pour la pâte sablée: mélanger le beurre mou avec le sucre, le sel, l'oeuf, les noisettes en poudre. Incorporer la farine tamisée avec le cacao, et mélanger jusqu'à l'obtention d'une pâte bien homogène (qui reste très souple). Entourer de papier film et mettre au frigo une nuit (ou, pr les flemmardes, Cavoletto nous permet de les faire le jour même en les mettant une demie-heure au congélo, puis une heure au frigo).
Remettre la tarte/ les tartelettes au congélo pendant quelques minutes et les faire cuire au four, vides, avec du papier sulfurisé et un poids (haricots secs par exemple..) à 180°C pour une dizaine de minutes.
Assemblage magique (et là le grand amour naît en quelques minutes...) : égoutter les poires et les couper en quatre quartiers, (en enlevant le machin au milieu... manque de précision je sais, mais bon, vous avez tous compris de quoi je veux parler!!). Verser le tiers de la farce au chocolat sur la tarte/ les tartelettes, ajouter un quartier de poire (partie bombée vers le haut) et couvrir de farce au chocolat..
Enfourner à 180°C pour une vingtaine de minutes et laisser refroidir avant de servir (partie la plus difficile de l'exercice ;) )
Bon, je file à la bibliothèque, eh oui, ma grande découverte du mois, outre ce grand amour, n'est autre que le fait qu'un mémoire ne se rédige pas tout seul!
Il va m'en falloir de la bonne volonté là...
Pardonnez mon absence, c'est pour la "bonne cause", même si sincèrement j'hésite à demander à un prof de changer le titre du mémoire en "L'interprétation blogosphérique d'une recette donnée : culture, gastronomie et droit". Avec beaucoup d'argumentation, un bon décolleté et trois-quatre tartes comme ça, j'ai toutes mes chances, non?!
lundi 24 mars 2008
Le comble de l'originalité: Huîtres et Gigot d'Agneau pour Pâques...
La famille Italienne in Paris pour Pâques suggère un menu très très traditionnel, très très "dans les normes", très très classical, peut-être même un chouillat ennuyeux. Pas que je critique le grand classicisme - tout au contraire, je l'adule! Mais il était un poil trop banal de refaire le - ô pourtant combien délicieux gigot à l'ail et au romarin - que je fais quand même assez souvent dans l'année..
Une occasion de faire la maline somme toute, maintenant que la crise existentielle est passée (peut-être l'occasion de digresser là-dessus un de ces jours..).
Je vous ai déjà parlé de ma mono-manie culinaire actuelle du miel: après les légumes au miel sur lit de quinoa, il y a eu de sacrés essais culinaires, tout doux, entre les pommes de terre et le magret (l'incontournable menu de mes actuelles invitations..!) eh bien il était difficile que ce si beau gigot y échappe!
Ouh mais une précision s'impose... mon boucher-préféré n'ayant pas reçu mon message tardif "Monsieur F.! Pourriez-vous me réserver un beau gigot pour samedi!" plus que semblable à un SOS-gourmets dans toute sa splendeur, j'ai dû me "contenter" d'une épaule d'agneau façon gigot.
Mais quelle belle surprise, un moelleux incroyable, incomparable. A conseiller donc!
Bon et puis pour les huîtres, que mes convives n'étaient qu'en minorité à manger (4 sur 8.. c'est une toute petite moyenne).. eh oui heureusement que tout n'est pas génétiquement transmissible, parce que là j'en voudrai sacrément à mes parents ostréi-allergiques!!
Je me suis décidée pour un trio gourmand.. le classicisme absolu: l'huître au citron (jus et pulpe), l'huître aux échalottes, légèrement sautées à l'huile d'olive.
Et, et, et, la touche grand Chef (!): une brunoise de... framboises!
Vu à la TV, un matin de grosse flegme, sur une émission culinaire, sans aucun souvenir de ce Chef-Superman, puisqu'il est apparu en un éclair!
Pardon d'avance pour ce grand-gourou-Chef dont j'ai retenu plus l'idée que le nom!
Si j'avais quelque chose à redire ce serait la quantité de framboises, un tout ptit peu too much, mais bon je suis raspberries addicted depuis la tendre enfance, alors j'ai du mal à mesurer!
Sincèrement excellent ce petit mélange audacieux! L'acidité de la framboise et le goût si subtil de l'huître, un sacré souvenir culinaire !
Sans plus tarder les recettes (eh oui ce ne fut qu'une courte pause dans ma journée-repos-forcé-tracchéite-bronchite-aie-aie-aie-sirop-pour-la-toux...)!
Pour 4 ostréi-néophytes:
- Une douzaine d'huîtres
- la moitié d'une barquette de framboises.
- une échalotte
- un citron.
Presser la moitié d'un citron et couper l'autre moitié en quartiers.
Couper les framboises en tout petits morceaux.
Emincer l'échalotte et la faire sauter rapidement dans une cuillère à soupe d'huile d'olive.
Préparer les huîtres: les faire couper par le meilleur des papas. Puis verser le jus de citron sur 4 des huîtres, dresser dans l'assiette avec un quartier de citron à presser à la dernière minute, répartir l'échalotte sautée dans 4 autres huîtres, et pareillement pour les framboises émincées dans les dernières huîtres.
Et c'est parti pour une entrée-dégustation! Un régal selon my convives!
Pour 6 convives environ
- un beau gigot ou une épaule d'agneau façon gigot pour les fondus de fondant!
- 3 cuillères à soupe de miel
- des épices au choix, pour ma part: du piment de cayenne (1 c à c) de la cannelle (1 c à c) des graines de coriandre (1 c à c).
- fleur de sel, poivre du moulin, huile d'olive.
- deux échalottes
- 3- 4 gousses d'ail en chemise.
- des mini-oignons si vous aussi avez un fantastique producteur sur le marché ou un oignon normal pour les moins chanceux!
Préchauffer le four à 225°C. Beurrer un moule qui contiendra le formidable gigot, y verser un filet d'huile d'olive. Y placer un superbe lit d'échalottes et d'oignons.
Préparer la "laque" au miel et aux épices: verser les 3 c à s de miel liquide dans un bol, ajouter les petites épices, mélanger bien comme il faut, et tartiner cette laque sur le beau gigot, à l'aide d'un pinceau. Il doit être entièrement couvert pour une jolie couleur (dommage que sur les photos j'ai retourné le gigot, car sa première face de cuisson lui avait donné une magnifique couleur caramélisée!).
Poser sur le lit d'échalottes et d'oignons, saler, poivrer. Ajouter un verre d'eau sur le lit d'oignons, voire un verre d'eau et demie, et enfourner, pour 35 minutes environ. Voire un peu plus. Retourner le gigot au bout d'une vingtaine de minutes.
Et hop, une fois que vous sentez le magnifique parfum embaumant toute la pièce, sortez le gigot, le recouvrir d'un papier d'aluminum et le laisser reposer une petite quinzaine de minutes. (Tout ça pour que les sucs de cuisson rejoignent l'état de grâce!).
J'ai essayé de faire réduire au maximum la sauce, mais ça n'a pas extrêmement bien fonctionné, j'avais très peu de temps devant moi, donc la viande est un petit peu "en sauce" mais c'était vraiment excellent et très parfumé. Une sauce caramélisée aurait peut-être été un tout ptit peu trop ecoeurante.
Et j'peux vous dire que la sauce sur les échalottes et les mini-oignons.. pfiouuuh. Un vrai délice!
Ce splendide gigot était dûment accompagné par la meilleure purée du monde, celle de ma grand mère. Dont je ne peux pas livrer la recette, il en va d'un de nos grands secrets de famille!
Sâchez que celle de J. Robuchon n'a qu'à bien se tenir...
vendredi 14 mars 2008
Un si doux Anachronisme: rencontre avec les Incas.
Je suis prête à parier que personne n'aura compris, mais qu'importe, sait-on jamais, qu'un détraqué n°2 m'entende en ces lieux et me demande de m'épouser.
Ne serait-ce toutefois que dès à présent, je penserai surtout au Quinoa, merveilleuse petite céréale ultra fashion-bio-super-cool, qui au delà de ses donnés marketing, est, il faut l'avouer, délicieuse! Quel petit goût de noisette si l'on décide - non sans un certain brin d'audace - de la faire "toaster"dans la poêle avant de la faire bouillir!
Et quelles merveilles j'ai pu manger à base de quinoa! Surtout surtout chez "C'est Mon Plaisir", dans le quartier de Montparnasse, au 8 rue Falguière... je me souviens d'un quinoa tout récent au carpaccio de coquilles Saint-Jacques et mangues, inoubliable avec son émulsion de basilic...
Et puisque vous êtes sacrément chanceux, ou peut être bien parce que j'avais la sensation que je tenterai certainement de reproduire cette petite merveille, je l'ai dûment immortalisée:
Tout le restaurant est à conseiller... à bon entendeur/gourmet!
Le menu du jour? Un must, une de ces obsessions culinaires qui vous entourloupent et vous restent fixées des mois durant. La mienne, actuellement? La cuisine au miel, quelle qu'elle soit. Et quand on sait que le Saveurs paru en Janvier a consacré un chapitre entier à la "cuisine tout miel", vous pouvez bien vous imaginer l'état de ce magazine aujourd'hui: tout corné, tout gribouillé, tout marque-pagé, tout tâché, comme un bon vrai livre de cuisine qu'on aime.
Pour quelle recette ai-je opté? Pour un suavisimo Quinoa croquant aux légumes de saison, confits au miel.
Pfiouh. Je ne m'attendais pas à aussi bon, à aussi doux, à aussi harmonieux, à aussi délicat, en bref encore une excellente recette de Saveurs!
Et puisque aujourd'hui je suis d'humeur très "littéraire passive": lire plutôt qu'écrire, je ne vais m'attarder en rien sur l'incipit, et passer très vite à la tant attendue délivrance de la recette nous rapprochant des Incas!
Eh oui, car si peu bavarde que je sois aujourd'hui (arhhem..) je ne peux m'émpêcher de retomber dans le pédantisme alourdissant, puisque figurez-vous que le quinoa était la graine sacrée des Incas, la "graine mère"! (Pour les ultra-attentifs, j'avais écris ça à propos du riz, dans mon billet sur la cuisine Sud-Américaine, ce qui doit être donc une erreur. Mea culpa (contraendo?) Juristes, pardonnez-moi!
Alors alors qu'en est-il de la formule magique pour retourner presque 1000 ans en arrière?
(recette inspirée du Saveurs de Février Mars 2008).
Les proportions ont été divisées par trois sur mes photos, eh non pas de dîners pour 6 dans ma "pièce"!
Pour 6 nostalgiques de la machine à remonter le temps:
- 300 gr de Quinoa
- (deux fenouils dans la recette originale, nada para mi, je me voyais mal demander deux-tiers de fenouil au marché!).
- 3 carottes
- 2 gros navets
- 2 gros oignons
- 4 c. à s de miel
- 4 c. à s de sauce soja
- Huile d'olive
- Poivre du moulin.
Faire cuire le quinoa 10 mn dans le double de son volume d'eau bouillante salée. Je fais tremper le quinoa une petite demie-heure avant de l'utiliser, pour enlever son amertume, et favoriser la cuisson, le "détachage du germe" comme on dit chez les quinoa's addicts.
Egouttez le quinoa et gardez au chaud.
Epluchez et nettoyez tous les légumes. Couper les oignons et les navets en petits quartiers et les carottes en rondelles.
Faire chauffer 1 c à s. d'huile d'olive dans un wok, versez les navets et les carottes, et faites-les dorer à feu vif pendant 3 minutes. Ajoutez une cuillère à soupe de miel et laissez cuire pendant 7 minutes, à feu moyen, en remuant souvent.
Déposez les légumes dans une grande assiette. Passez un coup de papier absorbant dans la poêle et faites-y chauffer une cuillère à soupe d'huile d'olive. Dès qu'elle est chaude, jetez les oignons et faites dorer à feu vif.
Ajoutez les navets et les carottes et 2 c. à soupe de miel. Laissez cuire à feu moyen, en remuant souvent pendant 5 minutes. Versez la sauce soja et la dernière cuillère de miel, et poursuivez la cuisson en remuant pendant 5 minutes.
Poivrez les légumes, mélangez et servez immédiatemetnt avec le quinoa chaud et croquant!
Chantez éventuellement la chanson Nescafé, appréciez ce petit goût de paradis, et dites merci à Saveurs!
;)
Une succulence-une douceur hors norme, et surtout surtout une façon guéniale de faire passer les navets, ces petits légumes ayant tendance à être bcp trop oubliés, comme le dit merveilleusement la petite Pernette, right here. Interprète ceci comme une contribution à ta mise en valeur de ces "batonnets jaunes de la cantine", ma poule! ;)